Pays avec l’âge de la retraite le plus élevé : classement mondial 2025

À Tokyo, un anniversaire au bureau n’a pas la même saveur qu’ailleurs. Tandis que certains éteignent leurs bougies à 70 ans, d’autres comptent déjà les grains de sable à 62. Qu’est-ce qui fait qu’au Japon, on souffle ses 70 ans devant un écran, pendant qu’en Espagne, on rêve de retraite dès la soixantaine ?
Le dernier café à la machine n’a pas le même parfum selon que l’on vit à Séoul ou dans un village norvégien. Dix années de différence, parfois plus, séparent le moment où l’on pose définitivement sa carte de cantine. Le classement mondial 2025 bouscule les idées reçues : certains pays semblent avoir repoussé la retraite à un horizon lointain, presque mythique, comme si le mot même s’était effacé de leur vocabulaire.
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Plan de l'article
Pourquoi certains pays repoussent-ils toujours plus l’âge de la retraite ?
Travailler plus longtemps, ce n’est pas qu’un slogan ou une décision tombée du ciel. C’est la mécanique dure d’un monde qui vieillit : l’espérance de vie grimpe, les finances publiques tirent la langue, les systèmes de retraite grincent à chaque nouveau centenaire. Plus on vit longtemps, plus il faut étirer la période où l’on cotise. Résultat : le départ à la retraite recule, souvent à marche forcée.
L’inflation, loin de se contenter de rogner le pouvoir d’achat, accélère la cadence. Les taux d’intérêt alourdissent le fardeau de la dette publique, forçant les gouvernements à réviser les règles du jeu. Certains États, lucides ou résignés, adaptent désormais l’âge légal de départ en fonction de l’espérance de vie réelle et non plus selon un âge gravé dans le marbre. Au Danemark, par exemple, l’âge de la retraite s’ajuste automatiquement à chaque variation démographique.
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La parité hommes-femmes avance, mais chaque pays trace sa route. Dans l’OCDE, les réformes rapprochent progressivement l’âge de départ des femmes de celui des hommes, histoire d’égaliser la donne. Pourtant, les différences persistent : en Europe centrale, la marche reste haute ; au nord, l’égalité s’impose, sans tambour ni trompette.
- La façon d’ajuster l’âge légal varie : certains pays avancent à petits pas, d’autres tranchent net.
- Le vieillissement de la population et la chute du taux de natalité pèsent sur la viabilité des régimes de retraite.
Partir à 60 ans ? L’idée s’éloigne. Les lignes bougent, poussées par la démographie et des finances publiques mises sous tension.
Panorama mondial : l’évolution récente des âges de départ à la retraite
En 2025, la planète retraite est marquée par des frontières nettes. Selon le pays, l’âge légal de départ ressemble parfois à un mirage lointain. L’Europe, en particulier, évolue vite. Eurostat place l’âge moyen de départ dans l’Union européenne autour de 64 ans, mais derrière cette moyenne se cachent des contrastes puissants : le Nord serre les boulons, le Sud freine des quatre fers.
Pays | Âge légal de départ à la retraite (2025) | Âge effectif de départ |
---|---|---|
Danemark | 67 ans | 65,9 ans |
Italie | 67 ans | 62,8 ans |
Allemagne | 66 ans | 64,4 ans |
France | 64 ans | 62,7 ans |
Portugal | 66,5 ans | 65,3 ans |
Luxembourg | 65 ans | 60,2 ans |
- Danemark et Italie se hissent en tête, avec un seuil légal à 67 ans : le reflet d’une adaptation rapide aux pressions démographiques.
- La France suit le mouvement, mais l’âge où l’on quitte réellement le travail reste inférieur au nouveau plafond.
- Au Luxembourg, l’écart entre l’âge légal et effectif saute aux yeux : préretraite et marché du travail atypique expliquent ce décalage.
Au Sud de l’Europe, l’ajustement se fait attendre, le taux d’emploi des seniors restant bas. Mais la vague de l’espérance de vie ne faiblit pas, forçant peu à peu tous les pays à revoir leur copie.
Classement 2025 : quels sont les pays où l’on travaille le plus longtemps ?
Le palmarès mondial 2025 le confirme : les écarts sont frappants. L’Europe du Nord et l’Australie affichent les âges de départ les plus élevés : 67 ans n’est plus l’exception, mais la règle, dans un monde où la population grisonne et où les régimes de retraite sont sous pression.
Pays | Âge légal de départ à la retraite (2025) | Espérance de vie à 65 ans |
---|---|---|
Danemark | 67 ans | 19,2 ans |
Italie | 67 ans | 19,8 ans |
Australie | 67 ans | 20,1 ans |
Allemagne | 66 ans | 19,4 ans |
Portugal | 66,5 ans | 19,7 ans |
France | 64 ans | 19,5 ans |
- Au sommet : Danemark et Australie, où l’âge légal tutoie les 67 ans.
- La France, même après réforme, reste en retrait, mais les retraités y profitent d’une longue espérance de vie après 65 ans.
Entre recherche d’équilibre financier et volonté de préserver la qualité de vie, chaque pays navigue à vue. La tendance est nette : la barre monte, portée par une longévité qui progresse plus vite que les ajustements législatifs. Pour les actifs, la pression s’accroît, et la question de l’équité intergénérationnelle s’impose dans tous les débats.
Voir s’éloigner la ligne d’arrivée bouleverse la vie des travailleurs et rebat les cartes des systèmes sociaux. Le temps passé à bosser s’allonge : pour certains, c’est un défi physique ou moral, surtout dans les métiers éprouvants. La santé au travail devient un enjeu brûlant, tout comme l’accès à la formation ou la possibilité de rebondir en seconde partie de carrière.
- Les années de labeur s’accumulent, et la fatigue ne touche pas toutes les professions de la même façon.
- Le maintien en emploi des seniors tend le marché du travail, avec un chômage qui grimpe chez les plus de 55 ans, en particulier en Europe.
Côté finances publiques, retarder la retraite est devenu un levier pour contenir la montée des dépenses liées au vieillissement. Mais garder l’équilibre, ce n’est pas seulement une affaire de chiffres. L’écart entre ce que l’on peut vivre après 65 ans et les années passées à la retraite devient un indicateur scruté à la loupe. En France, la réforme a repoussé le seuil, mais le taux d’emploi des seniors reste modeste.
Le contexte n’aide pas : des taux d’intérêt élevés corsent la dette publique et limitent les marges de manœuvre. Résultat : la société doit inventer de nouveaux équilibres, renforcer la prévention santé, et imaginer des fins de carrière vraiment dignes. Le compte à rebours ne s’arrête pas : à chacun de trouver sa place sur la ligne de départ… et d’arrivée.