Restructuration PGE : comment procéder efficacement et rapidement ?

Certaines entreprises bénéficient d’un allongement du remboursement de leur Prêt Garanti par l’État jusqu’à dix ans, tandis que d’autres voient leur dossier refusé sans justification claire. Depuis mars 2024, les critères d’éligibilité au rééchelonnement ont discrètement évolué, modifiant les conditions d’accès aux dispositifs proposés par l’État et la médiation du crédit. La pression des échéances pousse un nombre croissant de dirigeants à solliciter ces solutions avant la date butoir de décembre 2026. Les modalités concrètes d’une restructuration rapide varient fortement selon la situation financière de l’entreprise, l’interlocuteur bancaire et la région.

Comprendre le PGE et ses enjeux pour les entreprises en 2024

Le prêt garanti par l’État, ou PGE, a permis à près de 700 000 entreprises françaises de traverser la crise sanitaire sans sombrer. Davantage qu’une simple enveloppe budgétaire, ce sont plus de 145 milliards d’euros qui ont irrigué le tissu économique, des petits commerces de quartier aux entreprises de taille intermédiaire. Cette mobilisation s’est organisée sous l’impulsion de Bercy, de la Banque de France et de Bpifrance Financement SA, modifiant durablement la manière dont les dirigeants envisagent leur financement.

Pour des acteurs comme les restaurateurs, les hôteliers ou le secteur événementiel, le PGE s’est présenté comme un vrai rempart alors que le chiffre d’affaires s’effondrait. Aujourd’hui, le paysage change. Le redémarrage économique reste fragile et la question du remboursement occupe désormais toutes les attentions. La vague de crédits laisse place à un nouveau défi collectif.

Tour d’horizon en 2024 : restructurer un PGE ne surprend plus personne. Cette démarche se banalise, devenant presque un passage obligé pour les entreprises qui veulent continuer à se battre à armes égales. Rien n’est automatique, tout dépend du secteur, du niveau de dette, de la qualité de la relation bancaire et de la capacité à restaurer des marges.

La Banque de France observe la tendance de près. Fin 2023, près de 5 % des PGE affichaient déjà des difficultés de remboursement. Les chefs d’entreprise, aujourd’hui, sont confrontés à un choix difficile : tenter de solder leur dette, discuter un nouveau calendrier, ou envisager des procédures plus lourdes. L’issue des prochains mois pèsera lourd dans la solidité future du tissu économique.

Pourquoi la question du rééchelonnement se pose aujourd’hui

Après la crise sanitaire, la reprise s’est faite plus lente que prévu, notamment sur la trésorerie des entreprises françaises. Les échéances de PGE arrivent alors même que la croissance se fait attendre et que l’inflation ronge les marges. Pour beaucoup de dirigeants en difficulté, repousser le dossier n’est plus envisageable : il faut agir.

La commission des finances du Sénat s’est inquiétée publiquement de la situation dans plusieurs filières : restauration, événementiel, commerce de proximité… Pour le rapporteur de la commission des finances, ne rien changer au planning de remboursement conduit tout droit à une multiplication des défauts. D’ailleurs, la Banque de France recense une augmentation régulière des demandes de rééchelonnement auprès des établissements de crédit. Le besoin d’adapter les dispositifs est patent.

Le tableau de bord est simple : explosion des coûts, demande en berne, stocks de dettes qui grossissent. De nombreuses entreprises ayant renégocié dans l’urgence doivent aujourd’hui tenir un engagement devenu intenable. Dans ce contexte, les cellules départementales de sortie de crise, accompagnées par Bercy, sont sur le pont pour aider à éviter des cascades judiciaires sur le terrain.

Plusieurs raisons rendent le rééchelonnement prioritaire. Les voici résumées :

  • PGE à rembourser cette année pour une grande partie des entreprises
  • Trésorerie qui ne se reconstitue pas
  • Actions renforcées de la commission des finances et de la Banque de France

Face à ce climat tendu, analyser précisément sa situation et négocier avec méthode devient un passage obligé. Le rééchelonnement motive désormais la majorité des discussions pour ceux qui veulent traverser la tempête et tenir bon sur le long terme.

Quelles solutions concrètes pour restructurer efficacement un PGE

Revoir les conditions d’un PGE, ce n’est plus une question de simple formalité : il s’agit d’organiser sa survie en déployant des stratégies ciblées et un accompagnement compétent. Première étape : dresser un vrai bilan de la situation, avec l’aide d’un expert-comptable, d’un commissaire aux comptes ou d’un avocat spécialisé. C’est à partir de ce diagnostic que s’ouvre le champ des possibles.

La première voie, c’est l’accord amiable, en échangeant directement avec sa banque. Le recours à un mandat ad hoc ou une procédure de conciliation conduit à un dialogue sous l’égide d’un tiers neutre, désigné par le président du tribunal de commerce. Cette démarche, discrète, permet d’envisager la renégociation en évitant le bruit public des procédures collectives.

Si la négociation échoue, la procédure judiciaire s’impose : sauvegarde ou redressement judiciaire. Ici, le tribunal élabore un plan d’étalement sur plusieurs années. Bien sûr, ces options ont des impacts : vigilance renforcée des banquiers et des fournisseurs, nécessité de restaurer la confiance.

Pour optimiser la démarche, solliciter un conseiller départemental à la sortie de crise ou la commission des chefs des services financiers accélère les contacts avec l’ensemble des créanciers et dynamise les discussions. Ces dispositifs issus de la loi de finances rectificative sont pensés pour optimiser les arbitrages publics/privés et faciliter la recherche d’un compromis.

Dans la pratique, la restructuration d’un PGE s’appuie sur les étapes suivantes :

  • Analyse financière détaillée de la situation de l’entreprise
  • Tentative de négociation à l’amiable (mandat ad hoc, conciliation)
  • Engagement d’une procédure collective en cas d’impasse
  • Recours aux dispositifs de soutien départementaux

La capacité d’anticipation du dirigeant, la rigueur de l’accompagnement et la cohésion avec les partenaires jouent, in fine, un rôle déterminant dans l’aboutissement d’une solution pérenne.

Deux partenaires d

Actualités et conseils pratiques pour réussir sa démarche de restructuration

Le compte à rebours est enclenché pour nombre d’entreprises françaises. L’échéance des PGE approche et alourdit la pression sur une trésorerie souvent fragilisée. Les chiffres montent : les dossiers de restructuration de prêt garanti se multiplient, particulièrement dans le secteur hébergement-restauration. Près d’une entreprise sur dix ayant contracté un PGE a déjà sollicité un nouvel échéancier. Cette donnée bouscule les certitudes et illustre l’urgence d’agir.

Adopter les bons réflexes peut changer la donne. Voici les principaux :

  • Rester vigilant à l’évolution de la trésorerie et intervenir avant que les retards s’accumulent.
  • Préparer un dossier solide, à adresser à la banque et à la CCI, épaulé par un expert-comptable ou un commissaire aux comptes.
  • S’assurer un contact rapide avec le conseiller départemental à la sortie de crise, devenant le maillon central de l’accompagnement.

L’appui de professionnels expérimentés change clairement la dynamique. Prendre le temps de se former à la gestion de crise et solliciter l’avis d’un avocat permet aussi de sécuriser la démarche. La commission des chefs des services financiers fluidifie les échanges autour des dettes fiscales et sociales, TVA et URSSAF en tête.

Reste un facteur inédit : la scène géopolitique, avec la guerre en Ukraine, pousse les marges vers le bas et appelle à la plus grande prudence. Selon Jean-François Husson, rapporteur de la commission des finances au Sénat, la solidité des entreprises joue un rôle clé au-delà de la réussite des plans de remboursement. Plus que jamais, la force collective du tissu entrepreneurial conditionnera la capacité de rebond. Le décompte a commencé : reste-t-il assez de souffle pour franchir la ligne ?

D'autres articles sur le site